Tous les mois, je décrypte et te partage les meilleures pratiques de gestion de restaurant pour que tu puisses enfin bien développer le tien.
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Comment manager quand tout part en ...
Published 8 days ago • 7 min read
#34 Parler de soi à son équipe : quand c'est ok de le faire.
Comment manager quand tout part en cacahuète grillée
Hello hello,
Aujourd'hui, je t'écris avec un petit nuage gris au-dessus de la tête, car le mois de janvier est bientôt terminé et je n'ai rien fait de ce que j'avais prévu.
Après 2 jours (ou 2 semaines je sais plus) à stresser à cause de ça, j'ai décidé que j'avais assez paniqué et que je voulais commencer à avancer. J'ai revu ma copie pour le premier trimestre et hop, on repart.
Je me dis que t'as peut-être déjà vécu ce sentiment de patauger dans une flaque de semoule, la panique qui monte. Et au bout d'un moment, tu sais même plus si le problème est le problème ou si c'est ta réaction.
Dans la newsletter d'aujourd'hui, on va pas apprendre à régler tous les problèmes. Mais on va voir comment simplement reposer le cadre autour de ton équipe quand tu as besoin de partir paniquer ailleurs. Et que tu veux retrouver ton restaurant en bonne santé à notre retour.
Programme de cette édition :
Comment manager tout part en cacahuète grillée (à la fleur de sel)
À venir sur Passe moi la cacahuète le sel
Temps de lecture :
6 minutes
1. Comment manager quand tout part en cacahuète (grillée à la fleur de sel et piment d'Espelette)
Est-ce que t'as déjà eu l'impression que les planètes s'étaient désalignées juste pour toi ?
Te proposant en menu de la saison :
un pépin de santé
un proche qui a un problème grave
une surprise de l'URSSAF
ton propriétaire (ou locataire) qui rompt son contrat
ton mari ou ton épouse qui demande qu'on rebatte les cartes du mariage
tes enfants ont les poux, la grippe, des mauvaises notes ET le chien aussi.
Bref. L'univers veut ta peau.
Mais toi, t'as un restau à gérer (ou plusieurs..) et t'as pas le temps/ le luxe/ la patience/ l'envie de tout gérer.
Donc, tu dois prioriser. Et c'est décidé, le restau passera en dernier.
Maintenant, tu peux pas juste disparaitre physiquement et mentalement du jour au lendemain.
Ton équipe pourrait décider de paniquer, d'oublier les basiques, de prioriser ses actions bizarrement.
T'as besoin de pouvoir t'absenter en toute sécurité. Mais surtout : en toute sérénité.
Pour faire ça, t'as besoin de 3 choses :
te sentir bien compris par ton équipe
te sentir soutenu dans ta démarche de priorisation
te sentir rassuré sur le fait que tes directives seront suivies en ton absence.
Donc pour avoir tout ça, oui, tu peux donner des directives.
Oui, tu peux dire que t'es dispo par téléphone.
Oui, tu peux cadrer le travail de tout le monde.
Tu sauras que "les choses sont dites" mais on le sait toi et moi, tout ça n'a jamais suffi à bien faire travailler une équipe.
Donc pour voir tes directives suivies ET ressentir la sérénité, il n'y a qu'une chose à faire : tu dois parler de toi à ton équipe, à tes interlocuteurs directs. Et accepter qu'ils te parlent d'eux.
Parce que parler de vous, en tant que personnes, est le seul moyen d'avoir l'ingrédient secret d'une relation professionnelle qui met en confiance : l'empathie.
En gros, plus la situation est incertaine, plus tu dois sécuriser la relation.
Et je te propose de le faire simplement avec les 4 étapes qui suivent.
Si le sujet du jour ne répond pas à ton besoin du moment, tu peux mettre en pause ta lecture pour remplir ce quiz :
Click sur l'image pour commencer ton quiz
Tu as ton résultat instantané à la fin ET tu reçois un plan d'action personnalisé à ce résultat par email, dans la foulée. Cool non ? Comme ça tout le monde est content.
Poursuivons avec les 4 étapes :
Ici, on imagine que c'est toi qui parles à José, ton directeur des opérations :
(1) J'ai une situation personnelle qui me prend beaucoup d'espace mental en plus d'une deadline sur un sujet financier du restaurant.
(2) Je me sens doublement stressé par ces deux sujets qui arrivent en même temps, car j'aimerais mieux être présent en ce moment au restaurant, avec vous.
(3) Mais je ne peux pas. C'est pourquoi je voulais vous prévenir que je serais exceptionnellement absent les X prochains jours.
(4) Et avant ça, j'aimerais savoir si vous avez des besoins ou des sujets pressants particuliers ? Et parler de comment garder un contact suffisant pour vous, pendant cette période particulière."
(1) je pose mon contexte
(2) j’explique ce que je ressens, une dualité dure à digérer, mais facile à comprendre pour tout humain
(3) j’explique comment ça les impacte eux, concrètement.
(4) je m’assure qu’ils ont ce qu’il faut avant de le faire. Comme ça je peux partir gérer mon sujet à minima serein·e que rien d'autre n'arrivera au restaurant.
En exprimant simplement ta situation et ton ressenti, tu sors de ton rôle de "big boss". Rôle dans lequel, c'est jamais évident de savoir où est la limite des sujets qu'on peut aborder avec tes équipes, par peur que ça créé des soucis ou des jugements, par exemple.
Ces peurs-là sont fondées, mais il y a aussi une façon de parler de soi, personnellement, tout en s'en protégeant.
Et cette façon, c'est en acceptant d'être vulnérable un petit instant. Avant de poser le nouveau cadre.
Pas besoin de raconter tous les détails, pas besoin de ne te mettre à poil. Mais juste assez pour que ton équipe sache que tu as besoin de soutien et surtout : qu'elle soit autonome quelque temps.
Optionnel : conclure les 4 étapes en demandant avec une petite blague si ça leur est déjà arrivé d'avoir besoin de se dédoubler pour gérer plein de galères et leur demander de te prêter leur machine à clonage.
Si tu peux rire d'un problème avec ton équipe, c'est que ça n'en est déjà plus un.
Ici, je vais te donner "l'anti-exemple" de cette situation, pour bien comprendre ce qu'il se joue quand tu gères tout dans ta tête sans inclure ton équipe dans le plan :
Plus tard que lundi, un entrepreneur que j'accompagne sur le développement de ces 3 établissements me raconte qu'il a dû gérer une absence en urgence de plusieurs jours pour aller récupérer ses enfants chez son ex-femme. Un moment super stressant, urgent, incapacitant. Pour lui, sa famille ET du coup ses 3 établissements et leurs équipes.
En retournant travailler après la tempête, son équipe lui a reproché son absence. Ouch.
Ensemble, on a décortiqué la situation, on a compris ça :
il n'a pas dit qu'il avait un problème personnel "je vais pas leur raconter ma vie quand même"
il était mal à l'aise de dire qu'il s'absentait "je me sens coupable de les laisser"
il a fait comme si de rien n'était "je dois m'occuper d'un truc quelques jours, vous pouvez m'appeler si besoin"
Résultat, l'équipe a fait tout ce qu'il redoutait : elle s'est plaint d'avoir géré "tout ça" sans lui, qu'il priorisait d'autre chose que les restaurants, qu'il ne participait au travail.
Ici, pour décortiquer, c'est intéressant de se demander : qu'est-ce qui a provoqué quoi ?
Est-ce que la réaction de l'équipe a provoqué sa déception à lui ? Confirmant au passage tout ce qu'il pensait sur le fait de parler de truc personnel et donc : éliminant toute possibilité future de le faire (coucou le beau biais de confirmation.)
Ou alors, est-ce que son comportement volontairement secret a provoqué la réaction de l'équipe ?
Mon avis : un peu des deux parce qu'on vit pas dans le monde des Bisounours.
Mais si demain, t'as une crise à gérer et que tu as besoin du soutien absolu de ton équipe, sécuriser votre relation personnelle en parlant vrai est la préconisation que je te ferai à tous les coups.
2 - À venir sur Passe moi le sel
Ce matin est sorti le nouvel épisode de Passe moi le salt !
Un épisode tout particulier, car c'est moi l'invitée et c'est Alex Roudeau (épisode 2) qui a préparé le sujet : "Dans la tête d'une consultante en développement de restaurant".
Dans cet épisode, Alex me demande ce qu'il se passe vraiment en RDV entre les restaurateurs, les restauratrices et moi. Voici un échantillon de question auxquelles j'ai répondu :
À quel moment, les restaurateurs et restauratrices réalisent qu'ils ont besoin d'aide ?
Est-ce que la tréso est un problème pour tout le monde ?
Y a-t-il des cas qu'on ne peut pas aider ?
Ai-je une méthode pour faire ce travail ?
Qu'est-ce qui fait qu'à problèmes égaux, 2 restaurateurs réagissent si différemment ?
Quelle est la part de psychologie quand on travaille sur le développement d'une entreprise ?
Et beaucoup d'autres dont les réponses t'intéresseront si tu veux savoir ce qu'il se passe chez les autres et comment je m'y prends pour les aides. Ça pourrait bien te donner quelques idées pour ton propre projet :)
Je voulais appeler cet épisode "Dans la tête des restaurateurs" : parce que j'y passe mes journées. Mais Alex m'a dit après enregistrement que "Non, c'est pas ça. C'est : Dans la tête de la consultante qui aide les restaurateurs."
J'espère que ce nouveau format qui sort de l'ordinaire te plaira et t'aidera à adopter une nouvelle perspective face à tes problématiques de développement : ma perspective.
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